Blog #6 (2/3) - Un réveillon vraiment très spécial !
- Gabriel LAUDE
- 8 mai 2023
- 14 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 janv.

Dans cette lettre, je raconte à Apolline le 31 décembre très spécial que j’ai passé à la découverte du village de Mito et de ses habitants. J'ai notamment fait la rencontre de Lucho, un miteño très sympathique avec qui j’ai fini par passer le réveillon…
Chère Apolline,
Après être revenu sur les traces de mon histoire familiale à San Jerónimo, je me suis mis en quête de l’autre motivation qui m’a amené jusqu’à la vallé du Mantaro : connaître la Huaconada de Mito, une festivité populaire se déroulant tous les ans du 1er au 3 janvier dans la commune de Mito qui se trouve à proximité de San Jerónimo, de l’autre côté de la rivière Mantaro. Cette fête est très spéciale car durant celle-ci les miteños -nom des habitants de Mito- réalisent la danse rituelle de la Huaconada, une tradition millénaire qui a été nommée « Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité » par l’UNESCO en 2010. Cette danse est réalisée autour de la place centrale de Mito par des groupes d’hommes masqués appelés huacones. Les huacones représentent l’ancien conseil des anciens du village, ils deviennent la plus haute autorité du village le temps que dure la fête. Ils détiennent ainsi le pouvoir de châtier de leur fouet n’importe quelle personne qui se serait mal comportée au cours de l’année. Avant que je ne te raconte de manière plus détaillé mon expérience de cette fête, je voudrais te retracer le 31 décembre un peu spécial que j’ai passé à la découverte du village de Mito et de ses habitants. J'ai notamment fait la rencontre de Lucho, un miteño particulièrement sympathique avec qui j’ai fini par passer le réveillon…
En route pour Mito !
08:00 – C’est le grand jour ! Aujourd’hui, je pars pour Mito. Je ne sais pas exactement ce que je ferais sur place, mais je suis bien décidé à connaître la danse de la Huaconada dont ma mère m’a toujours parlé avec fascination bien qu’elle n’ait jamais pu y assister elle-même. Les festivités ne commencent que le 1er janvier mais je préfère passer la veille sur place pour prendre mes marques. Je n’ai aucune idée de là où je serais pour célébrer la nouvelle année mais j’essaie de ne pas trop y penser pour me concentrer sur mon objectif premier. Dans mon sac, je prévois le nécessaire pour la journée, un carnet, mon appareil photo, mon téléphone, mon porte-monnaie et de quoi recharger mes batteries. Elvis passe me prendre en Jeep sur les coups de 9 heures pour m'emmener à Mito qui est situé à 20 minutes de San Jerónimo, de l'autre côté de la rivière Mantaro. Le temps n’est pas très clément, le ciel est gris et il tombe une légère bruine.
9 :30 – Nous arrivons à Mito. Le nom du village vient du quechua mitu signifiant « boue » ou « argile » selon les acceptions. À l’entrée du village, deux statues à l’allure étrange accueillent les visiteurs. Ce sont des huacones, les protagonistes de la Huaconada. Ensuite, une rue en montée mène directement à la Plaza de Armas de Mito. Je m’attendais à voir le village s’activer à la veille du début des festivités, mais rien de tout cela, c’est le calme plat sur Mito. Même les chiens errants n’ont pas encore émergé de leur sommeil. Seul signe de vie, un stand de nourriture tenue par une dame qui propose des mets typiques de Ingenio, un village voisin : des pucheros, sorte de pot-au-feu andin, de la mazamorra de caya, un dessert à base de oca bouillie, un tubercule andin de forme allongée, et du yuyo, une préparation à base de feuilles de moutarde bouillies. Je prends place sur l’un des bancs qui entourent le stand et demande un puchero avec du yuyo sur un ton assuré même si je n’ai alors aucune idée de ce que je viens de commander. La dame soulève le couvercle d’une grande marmite laissant échapper une odeur alléchante. Dans un petit bol, elle me sert une portion immense que je reçois de manière un peu déconcertée. Moi qui n’avais pas très faim, me voilà servi. J’engloutis ma portion et pars en repérage dans Mito. Je fais d’abord un tour de la place puis m’arrête au niveau de la fontaine au centre de la place qui est une réplique exacte de la Fontaine de Trévi à Rome. C’est assez pittoresque je dois dire… Autres lieux d’intérêt de la place centrale, le musée régional « Huacón Millénaire » qui revient sur l’histoire de la Huaconada, la mairie et l’église qui sont situés les uns à la suite des autres dans ce même ordre.
Je m’enfonce ensuite dans les rues adjacentes qui suivent un tracé géométrique scrupuleux reflétant la création espagnole du village au XVIe siècle. Néanmoins, la tradition de la Huaconada est bien plus ancienne que la création de Mito par les Espagnols, jusque-là elle était réalisée dans les alentours de ce qui est aujourd’hui Mito.
Rencontre avec un miteño particulièrement sympathique
10:30 - Après avoir fait un tour, je reviens sur mes pas et me retrouve de nouveau sur la place centrale. Je me demande ce que je vais bien pouvoir faire de ma journée. Je crains de trouver le temps long… Au niveau de l’angle que fait la place avec la rue principale qui mène à l’entrée du village j’aperçois une fresque murale représentant la danse de la Huaconada. Je la prends en photo. Quand je regarde autour de moi, je vois deux hommes âgés me regarder avec curiosité. Je me rapproche pour tenter t’établir la communication.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Comment ça va ?
- Ça va. C’est une belle fresque murale n’est-ce pas ?
- Oui, elle est très jolie. Je viens de France, je suis ici pour faire un reportage sur la Huaconada.
- Ah, c’est super ! Je connais absolument tout sur cette fête, je peux te raconter si tu veux.
- Ah ça tombe bien, je serais ravi !
- Viens, on va faire un tour, je vais te montrer le village. Je m’appelle Lucho [1], enchanté.
- Enchanté Lucho, moi c’est Gabriel.
Je sens une énergie spéciale se dégager de Lucho, je décide de le suivre… En chemin, nous croisons Abel, un ami de Lucho. Ensemble, nous faisons le tour du village pendant qu’ils m’introduisent à l’histoire de Mito et de la Huaconada. Premier arrêt, la maison de Gary, l’historien du village, qui a amenagé un petit musée dédié à la tradition de la Huaconada où il reçoit les touristes et les curieux. Gary prend goût à transmettre l’histoire de cette tradition sur un ton à la fois pédagogique et humoristique. À la fin de la visite, il effectue une présentation de la danse aux côtés de son père. À la sortie, nous recroisons Abel et des amis de Lucho attablé devant une petite échoppe. Ils nous invitent à boire de la bière avec eux. Ce sont des anciens du village qui se retrouvent tous les ans à l’occasion des fêtes et, en particulier, lors de la Huaconada qui est la fête la plus emblématique de Mito. Au fil de la discussion, ils évoquent leurs souvenirs des éditions passées comme celle de 2021 qui fut annulé en raison de la pandémie de Covid. Pour autant, l’interdiction en vigueur n’a pas empêché plusieurs d’entre eux de se réunir pour danser causant des altercations avec les autorités, d’autant plus que théoriquement le huacón est la plus haute autorité du village le temps que dure la festivité…
12:00 - Au bout d’un moment, Lucho prend congé du groupe et me fais signe de le suivre pour aller chez lui deux rues plus loin. Lorsque nous arrivons devant le portail, il m’interroge :
- Où est-ce que tu loges ?
- J’ai un logement à San Jerónimo. Sinon, je me disais que j’essaierai de trouver une auberge sur place pour la nuit…
- Tu ne vas rien trouver, tout sera déjà réservé… Entre, on va trouver une solution. Tu vas voir, c’est très modeste où je vis.
À peine entré, Lucho se met à la recherche d’un matelas. Je comprends qu’il souhaite m’héberger chez lui. Je n’ai prévu ni affaires de rechange, ni affaires de toilettes mais ça m’est bien égal face à l’opportunité inopinée qui s’offre à moi. Je l’aide à porter un matelas que l’on installe dans la pièce principale. Une fois le lit installé, nous continuons à faire connaissance autour d’un verre de jus de raisin d’Ica -la région viticole du Pérou par excellence.
Luchito [2]

Lucho est miteño, il est né à Mito où il a passé une partie de son enfance. Il affectionne beaucoup la Huaconada qu’il danse depuis son plus jeune âge. Dans la vie, Lucho est menuisier, office qu’il a hérité de son père. Aujourd’hui, à 84 ans, il est retraité, mais cela ne l’empêche de continuer à travailler de manière ponctuelle lorsqu’un ami le sollicite pour un ouvrage. Par ailleurs, il réalise des masques de huacón en bois pour son plaisir personnel. Il est profondément attaché à sa terre de Mito. Cependant, la mort précoce de sa femme l’a éloigné pendant plus de 25 ans de sa terre chérie car il a alors dû s’occuper seul de ses quatre enfants. Il est finalement revenu s’installer à Mito dans les années 2000 jusqu’à ce que le Covid ne l’oblige à retourner d’urgence à la capitale pour recevoir des soins intensifs en 2020. Durant son séjour à l’hôpital, ses enfants lui envoyaient des paquets remplis de vêtements neufs et de lettres que lui lisait l’infirmière qui s’occupait de lui en s’émouvant de tout l’amour qu’ils lui témoignaient. Il a failli y laisser la vie mais cela ne l’empêche pas de garder un souvenir agréable de son séjour à l’hôpital car il s’entendait à merveille avec l’ensemble du corps médical et le reste de ses compagnons de fortune, à tel point que lorsqu’il fut rétabli, il pria le médecin de le garder un jour supplémentaire car il ne voulait plus partir. À présent, il est de nouveau installé à Lima pour accéder plus facilement à des services de soins en cas de nécessité. Lorsque nous nous rencontrons, il est de passage quelques jours à Mito le temps de la fête. Je comprends qu’il habite seul ici et que d’une certaine manière il cherchait aussi de la compagnie. On s’est bien trouvé finalement…

15:00 – Après un bref repos, Lucho me propose d’aller faire un tour à bord du Bochito. Je ne comprends pas dans un premier temps. Il ouvre la porte et me montre quelque chose du doigt sous le porche : une Coccinelle jaune qui semble tout droit sortie d’une autre époque. Je dois t’avouer l’étonnement qui fut le mien à la vue de celle-ci. Après quelques recherches j’ai découvert qu’après avoir été initialement conçue dans l’Allemagne du IIIe Reich à la demande d’Adolf Hitler, ce modèle de voiture légendaire a connu un succès fou de par le monde qui en a fait l’automobile la plus vendue de tous les temps [3]. Au Pérou, c’est dans les années 70-80 que la Coccinelle a connu son heure de gloire avant de disparaître progressivement dans les années 90 après que le Brésil, son principal fournisseur pour le marché latino-américain, ait cessé d’en produire en 1987. Autrement, il est permis de penser que ces voitures inonderaient encore les rues du pays. Encore aujourd’hui, il existe des clubs d’amateurs de Coccinelles à Huancayo et à l’échelle nationale, lesquels organisent des courses et des expositions de ces voitures légendaires [4]. Je comprends mieux à présent le surnom Bochito qui vient du terme « boche » et qui fait référence à son origine allemande comme tu peux t'en douter. Par ailleurs, un autre surnom courant pour ce modèle de voiture est celui de Sapito (« petit crapaud »).

- On va faire un tour ?
- Allons-y !
Je m’insère dans l’engin vétuste et me demande si celui-ci parviendra à démarrer. Lucho m’indique qu’il a profité du confinement pour la remettre sur pied. Un badge de l’Alianza Lima est accroché au miroir, ce qui m’arrache un sourire et un léger « ouf » de soulagement (cf. Blog #4). Ce détail pouvant paraître insignifiant est comme une sorte de confirmation de ma première impression positive de Lucho. Nous sortons de Mito et nous engageons sur une route en terre qui traverse quelques hameaux paraissant désolés. Sur le bord de la route, des étendues agricoles à perte de vue et au loin des collines qui délimitent la vallée du Mantaro. La route à bord du Bochito est une expérience sensorielle singulière, chaque manœuvre, chaque irrégularité de la route se ressent intensément. Dit plus simplement, ça secoue ! Lucho semble prendre beaucoup de plaisir à conduire à travers ces paysages de son enfance dont il me raconte quelques anecdotes. Il n’en oublie pas de surveiller l’heure pour autant, nous avons rendez-vous avec ses amis en fin d’après-midi pour leur réunion traditionnelle la veille du début de la Huaconada…
Des bières et des pétards, le secret d’une soirée réussie
18:00 – Un pétard résonne au loin. Lucho sort précipitament. « Ce sont eux, ils ont commencé ! Dépêche-toi, il faut qu’on y aille ». Il semble tout excité. Il attrape une fusée du paquet que l’on a acheté plus tôt et il fonce dehors. Il plante la fusée dans la terre puis l’allume. BOOOOM. Il s’amuse. Un autre pétard résonne au loin. « Il faut leur répondre ». Il allume une autre fusée. BOOOOM. « Bon allez ça suffit, on va les rejoindre ».
18 :30 - Les amis de Lucho sont réunis dans une sorte de grange à la sortie de Mito. Ce sont des hommes de l’âge de Lucho pour la plupart. Lorsque nous arrivons, ils sont assis en cercle sur des bancs et, disposé au milieu du cercle, plusieurs caisses de bières et des paquets de pétards, bref, tout ce qu’il faut pour passer une bonne soirée ! Lucho m’explique qu’ils ont pour habitude de se réunir à la veille du début de la Huaconada pour boire des bières et faire exploser des pétards. Je trouve ça curieux qu’il ne mentionne à aucun moment le réveillon du nouvel an mais plutôt le début de la Huaconada comme l’événement qui mérite d’être célébré. Pendant quelques minutes je me sens un peu désorienté. Je me demande ce que je fais là, à partager un moment rituel avec des gens que je viens à peine de rencontrer. Je me sens un peu de trop et, en même temps, cela m’amuse beaucoup de prendre part à ce moment avec eux. Soudain, on sonne à la porte. Lucho m’avertit :
« C’est sûrement Percy. C’est un jeune que j’ai rencontré il y a quelques années comme toi. Je réalisais quelques travaux chez lui et j’ai alors fait sa connaissance. Il vient de Concepción à 15 minutes d’ici mais il désirait absolument danser la Huaconada à Mito, j’ai donc tout arrangé pour qu’il se fasse baptiser par quelqu’un du village et qu’il puisse accomplir son souhait. On est resté très proche après ça. Vous allez bien vous entendre je pense… ».
À peine entré, Percy est interpellé par Lolli, l’un des amis de Lucho : « Vas-y, fais toi plaisir avec les pétards, il faut que ça envoie en continu ». Mon regard s’illumine. Mes années d’adolescence me reviennent subitement en mémoire. À cette époque, je prenais un malin plaisir à faire exploser des pétards à la sortie de l’école avec mes copains. Après avoir observé Percy pendant un long moment, je lui demande l’autorisation d’en faire exploser un. « Bien sûr le Français, fais toi plaisir ! ». Je me demande si mes vieux réflexes vont revenir et si je vais retrouver le plaisir que cela me procurait par le passé. Avant de me lancer, je demande conseil à Percy. « Insère la fusée dans la bouteille et assure-toi qu’elle soit positionnée en direction du ciel, après c’est bon tu peux y aller ». J’allume la fusée et m’écarte précipitament. BOOOOM…
Quelle euphorie ! La sensation est intacte, j’ai l’impression d’avoir voyagé dans le temps. Aussitôt, j’en prends deux autres que je fais exploser en simultané. BOOOOM-BOOOOM. Tout le groupe se tourne vers moi en me regardant d’un air amusé. « Eh bah dis-donc ! Toi aussi tu es cohetero [5] le Français ? Tu dois avoir ça dans ton sang, c’est parce que ta famille est de San Jerónimo ». Je sens que j’ai gagné leur respect d’une certaine manière. Je profite de cet épisode pour entamer la discussion avec Percy.
- Alors comme ça tu es un ami de Lucho ?
- Oui, je l’ai rencontré il y a quelques années et c’est grâce à lui que j’ai pu danser à Mito. Il m’a fait rencontrer Lolli qui est devenu mon parrain de Huaconada.
- Pourquoi ils t’appellent tous Tanta Wawa –« petit pain » en quechua- ?
- C’est mon nom de huacón, on doit tous en avoir un en quechua. Moi ils m’ont appelé « petit pain » parce que je viens de Concepción, une ville réputée pour sa production artisanale de petit pain.
- Ah d’accord je comprends mieux, c’est marrant dis-donc !
- Et toi alors, qu’est-ce que tu fais par ici ?
- Moi je viens de San Jerónimo, enfin ma famille vient de là-bas. Sinon, je suis venu à Mito pour connaître la Huaconada, j’ai beaucoup de curiosité pour cette danse et pour la festivité en général…
De fil en aiguille, j’en viens à raconter à Percy les motivations qui m’ont poussé à venir dans la région et les trouvailles que j’ai faites sur mon histoire familiale. Lorsque je lui parle du nom de mon arrière-arrière-grand-mère et de mon supposé lien de parenté avec le souverain inca Túpac Yupanqui, je sens que j’éveille sa curiosité. « C’est intéressant dis-donc ! Je vais t’appeler Túpac dans ce cas » dit-il d’un air tout à fait sérieux. Je m’amuse de cette appellation et j’en tire en même temps une certaine fierté car je sens que cela suscite un respect redoublé de sa part.
21 :00 – « On a fini les bières et les pétards ! Bon, on va continuer la soirée sur la place, non ? Ouais, allons-y ». Je suis déjà un peu ivre mais je crois que le reste du groupe l’est aussi. On se sépare en deux groupes et on prend la direction de la place centrale de Mito dans les voitures de Lucho et de Percy. Je monte avec Lucho à bord du Sapito. Il a l’air un peu éméché, heureusement que la place centrale n’est pas loin et qu’il n’y a personne dans les rues… Une fois arrivés, on s’installe devant la seule épicerie ouverte de la place et surement du village. L’un d’eux ramène deux caisses de bières et quelques pétards achetés à l’épicerie. La soirée continue telle qu’elle avait commencé dans la grange.
23 :45 – Deux heures plus tard, quantité de bières ont été bues et quantité de pétards ont éclatés, quelques membres du groupe sont rentrés auprès de leur famille tandis que nous sommes encore quatre ou cinq à poursuivre de la même manière que l’on a commencé. José, un ami de Lucho qui fut un grand chanteur dans le temps, se met à chanter des chansons de Picaflor de los Andes, l’un des plus grands chansonniers de la musique populaire andine et en particulier de la région centrale.
Cual un mendigo, mi alma, peregrina
En las migajas de tu amor voluble
Será el castigo, será mi condena
De haber amado tu amor imposible [6]
Les paroles sont empreintes d'une profonde mélancolie et leur interprétation par José est vraiment poignante. De surcroît, je soupçonne les effets de l’ivresse de produire en moi une sensibilité plus intense. Je regarde l’heure puis je regarde Lucho. Il m’interroge discrètement. « On y va non ? ». J’acquiesce. Je me sens très ivre et je ne pense pas tenir beaucoup plus longtemps. On salue joyeusement le reste de la troupe, « à demain, à demain ! », puis l’on rentre bras dessus-bras dessous pour ne pas trébucher dans la nuit. Arrivés à la maison, on se salue avec Lucho et chacun rejoint son lit sans plus de cérémonie. Je jette un œil à mon téléphone. 23h59. 00h00. Je m’amuse de cette incongruité. Nous sommes allés nous coucher une minute avant le passage à la nouvelle année ! C’est bien la première fois de ma vie que ça m’arrive ! Après tout ça n’a pas d’importance au vue de l’aventure extraordinaire dans laquelle je suis embarqué. Ironie du destin, moi qui voulais échapper à l’injonction de passer une soirée de Nouvel An mémorable, je crois que je n’aurais pas pu passer un réveillon plus mémorable que celui-ci…
À suivre…
Partie 3 : La danse ancestrale de la Huaconada
Dans la prochaine lettre, je raconterai à mon ami Ewenn mon expérience de la Huaconada de Mito aux côtés de mon nouvel ami Lucho qui m’a permis de vivre cette fête de l’intérieur jusqu’au point de devenir un protagoniste de celle-ci…
Remerciements
Je remercie chaleureusement Lucho et ses amis de m’avoir permis de partager avec eux ce réveillon "vraiment très spécial" qui restera inoubliable pour moi !
Notes de bas de page
Diminutif de Luis.
Le suffixe -ito ajouté à la fin d'un prénom ou d'un nom signifie "petit ...". Ajouté à la fin d'un prénom, c'est une manière de témoigner une affection spéciale envers une personne.
21 529 464 exemplaires au total.
https://jcsuarez.com.pe/index.php/2018/06/04/cronica-el-escarabajo-de-volkswagen-en-huancayo/
De cohete, « fusée » ou "pétard" en espagnol. Littéralement, « amateur de pétards » ou « qui aime les pétards ».
« Comme un mendiant, mon âme erre Dans les miettes de ton amour inconstant Ce sera la punition, ce sera ma sentence D'avoir aimé ton amour impossible » Mi Nombre, Picaflor de los Andes
Encore une incroyable aventure et un mémorable voyage de découverte culturelle avec toi. Merci Gabriel.
Ton vieil oncle barbu Stéphane 😘